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Arthur De Greef/Olivier Rochus : un "mariage" qui fonctionne

Outre David Goffin, hors concours, l'avenir immédiat du tennis masculin belge est sans doute dans la raquette de deux garçons de 23/24 ans, Arthur De Greef et Joris De Loore, qui ont réalisé en 2016 une progression appréciable et prometteuse au ranking mondial. S'il doit encore confirmer tout le potentiel qu'il a laissé entrevoir, notamment lors du fameux double de Coupe Davis contre le Brésil à Ostende, et s'il a fini la saison en demi-teinte, le gars de Wenduine termine à la 176e place une année commencée à la 385e, avec une belle finale de Challenger à Saint-Rémy de Provence. Quant à Arthur De Greef, on l'a déjà dit ici, il pointe 133e alors qu'il était 270e en janvier, et il a remporté son premier titre Challenger à Liberec... en battant Steve Darcis en finale et Joris De Loore en demi. 

Pour les deux joueurs, le premier point de satisfaction aura été de pouvoir boucler la saison sans blessure. "Je savais que si mon corps suivait, j'étais capable de bonnes choses, on a fait beaucoup de prévention, cela porte ses fruits". Cette phrase de Joris vaut autant pour Arthur, qui se félicite de son retour au bercail en 2015 et du travail réalisé depuis avec le préparateur physique fédéral Fabien Bertrand. "Je ne l'en remercierai jamais assez, mais j'ai aussi beaucoup bossé, je n'ai pas peur de l'effort et je craignais trop d'encore me retrouver sur le flanc", dit De Greef. Le Bruxellois a bouclé la saison à Montevideo en accrochant (5-7, 3-6) le 44e mondial Nicolas Almagro, s'inclinant sur un break crucial à 5-5 au premier set à la suite d'une série de coups de malchance dont il estime avoir été victime à plusieurs reprises cette année.

Abu Dhabi

"Ce fut une belle saison, assez constante, pourtant si la réussite avait été de mon côté à des moments importants j'aurais sans doute fait tableau final à Roland Garros et terminé à un (encore) meilleur classement, sans pour autant voler quoi ou qui que ce soit. Donc, c'est bien... mais cela aurait pu être mieux", confirme Arthur qui n'est resté que quelques heures à Bruxelles dimanche avant de rallier Bordeaux pour y disputer les poules des interclubs français avec Steve Darcis. De là, direction l'Espagne pour quelques jours de vacances, puis retour au travail à Mons, et, pour conclure, avant la reprise à Doha, un stage de deux semaines (14-28 décembre) à Abu Dhabi avec le groupe Hope and Spirit mais aussi des joueuses et joueurs AFT, l'entraîneur Arnaud Fontaine, le préparateur Fabien Bertrand, le capitaine de Coupe Davis Johan Van Herck, bref la plupart des pointures belges se retrouveront là, belle et intelligente initiative. Qui plus est, au même endroit, du 29 au 31 décembre, David Goffin prendra le relais et disputera un tournoi exhibition avec la "crême de la crême", le Mubadala World Tennis Championship, où s'affronteront en prélude à la nouvelle saison Andy Murray, Rafael Nadal, Milos Raonic, Tomas Berdych, Jo-Wilfried Tsonga et David (qui se rencontreront d'entrée), excusez du peu.

Dur dur ?

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à notre "attelage" 2016 Olivier Rochus/Arthur De Greef qui aura répondu à l'attente des uns et autres. "Tout n'a pas été parfait, mais dans l'ensemble cela s'est fort bien passé, même si, comme il le dit, il n'a pas manqué grand-chose pour qu'il finisse plus haut au ranking", confirme Oli qui poursuivra l'aventure selon un canevas semblable en 2017, avec toujours Arnaud Fontaine en appoint ("nous avons la même vision"), voire Fabien Bertrand ou un kiné personnel de temps en temps ("cela reste à définir et mettre au point"). Désormais, l'objectif ne peut plus être que le Top 100, à portée de raquette. A ceci près qu'Arthur aura d'abord à relever le challenge de la surface. A part un match anecdotique (il souffrait en plus de la jambe) aux qualifications de l'US Open,  il n'a plus évolué que sur terre battue depuis l'Australian Open 2015, et même auparavant il jouait avant tout sur la brique. 

"C'est la surface où je me sens le mieux, où je pouvais monter le plus vite au classement, et où je me blessais le moins", reconnaît-il, "mais, les glissades mises à part, je sais que mon jeu peut aussi fonctionner sur un revêtement dur qui n'est d'ailleurs pas forcément plus rapide ". De toute manière, au vu de la configuration du calendrier, c'est quasi une nécessité pour continuer à progresser et à élargir son registre. L'an dernier, il avait fait le (bon) choix des Challengers en Amérique du Sud (finale à Buenos Aires mi-janvier, 55 points à défendre) plutôt que des aléatoires qualifications australiennes, là ce ne sera plus le cas. "C'est un défi à relever, peut-être difficile dans un premier temps, mais j'estime qu'il s'agit d'une étape indispensable et on y travaille", conclut Olivier. "On peut considérer ça comme une sorte de mini-saut dans l'inconnu, avec de plus gros tournois, des adversaires qu'il ne connaît pas. Il devra continuer à y croire même s'il perd quelques fois, on doit compter 600/650 points ATP pour finir dans le Top 100, ils ne tombent pas du ciel, les matches sont durs, il faut s'arracher. Mais il en est capable, il s'est amélioré, il a vu qu'il pouvait battre de bons joueurs, il est plus stable, et il garde une appréciable marge de progression."
 

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